Dénonçant la décision de la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) de ne pas renouveler plusieurs centaines de contrats au niveau national et l'impact sur la prise en charge des jeunes suivis et de leurs familles, l'intersyndicale (SNPES, CGT, UNSA et CFDT) lance un appel à la grève reconductible à partir du 14 août.

L'intersyndicale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) [Unsa SPJJ, la CFDT, la CGT PJJ et le SNPES-PJJ/FSU, la CFDT Interco Justice] ne décolère pas. Et de dénoncer dans un communiqué du 9 août : « Depuis le 31 juillet et l’annonce d’une casse sociale sans précédent, notre administration traverse une crise majeure. La décision incompréhensible et injustifiée de la DPJJ de ne pas renouveler plusieurs centaines de contrats au niveau national met notre institution en grande difficulté. Les conséquences pour les agents, contractuels ou titulaires, sont d’ores et déjà catastrophiques et les jeunes en seront les premières victimes ».

Le 6 août, les organisations syndicales ont vu s'évaporer un espoir de courte durée. Lors d'un rendez-vous avec le cabinet du ministère de la Justice, la DPJJ les avait informés du dégel de 3 millions d’euros. Pour l'intersyndicale, ces financements devaient « permettre le maintien des contrats nécessaires à l’exercice [des] missions et au bon fonctionnement [des] services ». Mais ce n’est pas le cas. Dans une lettre ouverte en date du 7 août adressée à Caroline Nisand, directrice de la PJJ, l'intersyndicale fustige : « Les informations que nous avons des terrains sont détestables et nous scandalisent : les personnels continuent de recevoir des notifications de non renouvellement de leur contrat et les directions territoriales et régionales nous laissent entendre qu’il ne serait pas question de revenir sur votre plan social ». 

« La DPJJ refuse de modifier sa trajectoire et confirme son plan social »

« La DPJJ refuse de modifier sa trajectoire et confirme son plan social, balayant du revers de la main les engagements pris par le ministère devant les représentants du personnel », s'emportent l’Unsa SPJJ, la CFDT Interco Justice, la CGT PJJ et le SNPES-PJJ/FSU. « Comment expliquer ce manque de loyauté et de respect vis-à-vis des annonces faites et des engagements pris devant les représentants du personnel par notre ministère de tutelle »condamnent les organisations. Elles exigent que « les moyens accordés soient immédiatement alloués au renouvellement des contrats nécessaires et validés par les directions interrégionales avant le 31 juillet ». Dans ce contexte, l'intersyndicale appelle les agents à se mettre « massivement en grève » à partir du 14 août.

Le 8 août, des mobilisations de professionnels de la PJJ ont déjà eu lieu devant le tribunal judiciaire de certaines villes : Strasbourg, Lyon, Annecy…

La suspension de prises en charge de nombreux mineurs dans les milieux ouverts

Les syndicats pointent du doigt les conséquences délétères pour les jeunes pris en charge par la PJJ et leurs familles. « Cela signifie la suspension de prises en charge de nombreux mineurs dans les milieux ouverts. Sur Paris uniquement, 339 adolescents n’auront pas ou plus d’éducateur référent le 1er septembre ! Dans le 92, c’est une UEAJ (unité éducative d'activités de jour, ndlr) qui n’aura plus de professeur technique à partir de début septembre ! Dans le 93, le 94, le 95 ce sont des jeunes et des familles qui vont continuer d’attendre un éducateur faute de renfort», égrène le SNPES-PJJ/FSU.


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