Selon une étude statistique de l’Insee, 26% des jeunes de 15 à 29 ans n'était ni en emploi, ni en études, ni en formation en Martinique, entre 2015 et 2019. Cela correspond à 14 400 jeunes en situation de NEET C'est deux fois plus qu'en France métropolitaine.
Parmi les quatre départements et régions d'outre-mer, la Martinique est le territoire qui compte le moins de jeunes NEET, suivi de la Guadeloupe (27,3%), La Réunion (30,2%) et la Guyane (36,7%). « Ces écarts importants avec la France métropolitaine s’expliquent principalement par une offre d’emploi limitée dans ces régions en lien avec l’exiguïté du territoire et l’étroitesse du marché économique », note l’étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Chez les 20-24 ans, le risque d’être NEET est multiplié par cinq par rapport aux 15-19 ans
De manière générale, c'est « l'âge, en particulier parce qu'il est lié à l'arrêt progressif des études » qui « influe sur le nombre de jeunes en situation de NEET », explique l'Insee. En Martinique, parmi les jeunes âgés de 15 à 19 ans, 7,5 % sont sans emploi, ni formation. Parmi les jeunes de cette classe d’âge sortis de formation initiale, la moitié se retrouvent en situation de NEET. Chez les 20-24 ans, le risque d’être NEET est multiplié par cinq par rapport aux 15-19 ans (contre le triple au niveau national). La part de NEET des jeunes de 20-24 ans est comparable à celle des 25-29 ans (respectivement 37,7 % et 38,3 %).
Un jeune NEET sur deux est peu diplômé et cohabite avec ses parents. « Parmi eux, 69,9 % ont entre 15-24 ans et les hommes y sont surreprésentés. Ces jeunes peinent à gagner leur autonomie, 47,2 % sont des chômeurs de longue durée (plus d’un an). Dans cette catégorie, un NEET sur trois n’a aucun diplôme ou uniquement le brevet des collèges et deux sur trois détiennent un diplôme professionnel (CAP, BEP) ou un baccalauréat », précise l'Insee.
21% des NEET sont de jeunes diplômés, majoritairement de l'enseignement supérieur, « en difficulté d'insertion professionnelle ». La moitié se trouve au chômage depuis moins d'un an. Plus d’un jeune sur quatre est chômeur diplômé. Enfin, 3 % de ces jeunes sont exclus socialement et professionnellement.
Le profil des "Jeunes parents" représente 17,9 % des NEET : il est composé principalement de femmes (98 %). Dans ce profil, deux personnes sur trois ont entre 25 et 29 ans. Si les mères isolées se déclarent cinq fois plus personne au foyer qu’en moyenne (12,8 % contre 2,4 % pour l’ensemble des NEET), ce sont en majorité des personnes en recherche d’emploi (69,3 %). Néanmoins, cette part est comparable à l’ensemble des NEET (68,1 %).
En 2022, dans le cadre du Contrat d’Engagement Jeunes (CEJ), 3 681 jeunes ont été identifiés et suivis par les missions locales et Pôle Emploi. Le volet "Jeunes en rupture"du CEJ permet de toucher les jeunes les plus éloignés de l’emploi et cumulant des difficultés liées à l’insertion professionnelle, à la mobilité et au logement. Des associations de proximité sont soutenues pour accompagner ces populations.