Un élève sur cinq parmi les collégiens et les lycéens est victime de harcèlement scolaire, selon une étude

À l'occasion de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire du 9 novembre, l’association Marion la main tendue et l’Ifop (Institut français d’opinion publique) dévoile le 7 novembre, de nouveaux chiffres sur le harcèlement scolaire.

19 % des collégiens et lycéens sont concernés par le harcèlement scolaire, c’est-à-dire qu’ils ont été victimes d’au moins une forme de violences physiques, verbales ou psychologiques, tous les jours ou plusieurs fois par semaine, révèle le sondage*.

Pour 16 % des élèves interrogés, le harcèlement a duré plus d’un mois. Les violences se concentrent au collège (53 %) et au primaire (27 %). Dans 81 % des cas, ces situations impliquent un groupe d’élèves.

Seuls 51 % des jeunes harcelés parlent de ces violences au moment où ils les subissent. Les parents sont les premières personnes informées et ceux qui viennent le plus en aide dans le cas d’un harcèlement scolaire (73 %).

90 % des collégiens et lycéens harcelés estiment que les violences subies ont eu un impact négatif sur leur bien-être et 61 % sur leurs résultats scolaires. Plus grave encore, 58 % des harcelés ont déjà pensé à se faire du mal à cause de leur vécu à l’école.

Seuls 5 % des enseignants inscrits au programme pHARe de lutte contre le harcèlement scolaire

Pour les parents de jeunes harcelés qui n’ont pas été directement alertés de la situation par leur enfant, la plupart l’ont appris en le questionnant suite à un comportement inhabituel (27 %). Du côté des enseignants, les premiers signes d’alerte sont l’isolement d’un élève (74 %), le fait qu’il s’efface (48 %) et la détérioration de ses résultats scolaires (39 %). 

De leur côté, 59 % des enseignants ont dû gérer un cas de harcèlement entre élèves. Pourtant, 65 % s’estiment mal armés pour faire face à une situation de harcèlement, notamment en raison d’un manque de formation. 61 % des enseignants estiment que les moyens humains sont insuffisants pour agir au sein de l’établissement. Seuls 5 % des enseignants sont inscrits au programme pHARe de lutte contre le harcèlement scolaire.

Un questionnaire d’auto-évaluation sur le harcèlement

Le 27 septembre, la Première ministre a dévoilé son plan de bataille pour lutter contre le harcèlement scolaire. Les élèves de CE2, CM1, CM2, mais aussi des collèges et lycées, devront répondre à un questionnaire d’auto-évaluation sur le harcèlement entre le 9 et le 15 novembre. « Ce questionnaire a été construit avec des spécialistes de la santé mentale de l’enfant et de l’adolescent et des spécialistes du climat scolaire : le professeur Marcel Rufo, Éric de Barbieux et le docteur Nicole Catheline, a indiqué le ministre de l’Éducation nationale, le 7 novembre, lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. En effet, on constate que les élèves qui subissent du harcèlement finissent malheureusement par élever leur seuil de tolérance, sans même s’en rendre compte, et acceptent, pour se protéger eux-mêmes, des choses qui ne peuvent pas être acceptées. Ce questionnaire permettra de libérer davantage la parole. Il nous permettra aussi de collecter des données actualisées au niveau national : les dernières données sur le harcèlement dont nous disposons datent de 2011, à l’époque, TikTok et Snapchat n’existaient pas ». Gabriel Attal a également indiqué qu'en janvier 2024 un module numérique sera proposé aux parents pour les accompagner dans le repérage des signaux faibles du harcèlement.


*Le sondage a été réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1001 élèves, 1001 parents et 200 enseignants de collèges et de lycées


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