« Les histoires des travailleurs sociaux et des enfants placés écrites sur de blanches feuilles »
Après vingt ans dans la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), Toumany Diakite publiera en octobre « Nous sommes des artistes », un recueil de textes « sur l'impact et les défis du travail social et éducatif ». Petit aperçu.
« Le monde du social, c'est avant tout une rencontre, entre empathie et bienveillance. Ce n'est pas une course contre la montre, mais un espace de considération et de bienséance. J'ai eu le plaisir et l'honneur de porter et de défendre les valeurs et les nobles missions de la PJJ pendant vingt ans », témoigne Toumany Diakite. « Durant ma carrière d'éducateur, de chef de service et de directeur, j'ai rencontré de belles personnes, à commencer par tous ces adolescents que j'ai eu le bonheur d'accompagner. Ils m'ont transmis la notion d'abnégation. J'ai également pu échanger avec des professionnels engagés et passionnés qui m'ont donné l'envie d'être dans cette ouverture éducative ».
"Un recueil de textes sur l'impact et les défis du travail social et éducatif"
« Dans le métier de travailleur social, je n'ai jamais cherché la reconnaissance de mes supérieurs hiérarchiques ou des institutions. Ma seule attente était d'obtenir les moyens nécessaires pour accomplir ma mission. Ma réussite se mesurait au bien-être des personnes accompagnées », ajoute-t-il.
Toumany Diakite publiera donc en octobre son premier ouvrage, « Nous sommes des artistes », un recueil de textes qui témoigne des réalités du travail social et éducatif. « C'est bien plus qu'un recueil, ce sont les histoires de travailleurs sociaux et d'enfants placés, écrites sur de blanches feuilles », déclare-t-il. En attendant la sortie de cette compilation, ce passionné de l'écriture depuis l'âge de 15 ans partage déjà, notamment sur sa chaîne YouTube, des témoignages d'« artistes » de la protection de l'enfance.
Le premier extrait est particulièrement touchant. Il s'agit du témoignage d'un jeune homme que Toumany Diakite a accompagné il y a quatorze ans. « C'est un jeune que j'ai connu alors qu'il avait 17 ans. Notre relation humaine et de travail a été extraordinaire. Onze ans plus tard, à l'âge de 28 ans, nos chemins se sont à nouveau croisés », raconte-t-il. Ce témoignage rend un bel hommage au dévouement de son ancien éducateur et illustre la relation privilégiée qui peut se nouer entre un jeune suivi par la PJJ et son éducateur.
"Avec ton expérience, ton regard sur la vie, j'ai appris beaucoup du haut de mes 17 ans"
« Je me suis accroché à toi parce que tu représentais une figure de grand frère exemplaire. [...] Tu as été la source de beaucoup de questionnements en moi, de remises en question surtout. Aujourd'hui, je te rends tes lettres de noblesse. […] Avec ton expérience et ton regard sur la vie, j'en ai appris beaucoup du haut de mes 17 ans. Et à ce moment-là, j'en avais besoin », déclare, avec émotion, ce trentenaire, aujourd'hui père de quatre enfants. Un témoignage d'autant plus précieux qu'il intervient à un moment où la PJJ traverse une période de fortes turbulences.