Thomas Larrieu (GEPSo) : « Le Livre blanc est une base cohérente et globale pour relancer la dynamique en protection de l'enfance »
Le Livre blanc de la protection de l'enfance exhorte les pouvoirs publics de mettre en œuvre sans délai des mesures fortes pour « rétablir la dignité et la sécurité » des enfants confiés à l'aide sociale à l'enfance (ASE). Interview de Thomas Larrieu, chargé du plaidoyer et de l'animation du réseau du Groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux (GEPSo).
Comment est née l'initiative de ce Livre blanc ? Pourquoi avoir fait le choix d'engager cette réflexion avec des associations d'anciens enfants placés ?
Thomas Larrieu. Ce Livre blanc porte des propositions qui font consensus dans le secteur de l'enfance. Notre volonté était de faire en sorte que ce document soit tout autant celui des professionnels que des enfants concernés. Il y a plus d'un an, les alertes se multipliaient, notamment celles du Conseil national de la protection de l'enfance (CNPE) appelant à un « plan Marshall » et des départements de gauche réclamant des États généraux. Le GEPSo, comme beaucoup d'autres acteurs associatifs, a été surpris par l'apathie des pouvoirs publics. Les retours des professionnels étaient et sont toujours unanimes sur l'impératif d'une réaction immédiate. Les mots ne suffisent pas, il faut des actes. Le GEPSo, par le biais de sa commission « prévention et protection de l'enfance » — qui réunit des professionnels du secteur — a été à l'initiative de cette réflexion. Notre fédération a la volonté de ne pas se limiter à une prise de position « top-down ». La participation des personnes accompagnées, des premiers concernés est un mantra très important de la philosophie politique du GEPSo. Notre commission « prévention et protection de l'enfance » a souhaité impliquer activement les personnes accompagnées dans ses travaux, et s'est rapprochée de réseaux de pair-aidance comme Repairs!94 et l'association Speak. Ce rapport est également soutenu par la fédération nationale des associations départementales d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance (FNADEPAPE) et le Comité de vigilance des enfants placés.