Tabagisme : l’interdiction des « puffs » prisées par les jeunes entre en vigueur

L'interdiction des cigarettes électroniques jetables, plus connues sous le nom de "puffs", est désormais officielle en France. La loi a été publiée au Journal officiel le 25 février et entre donc en vigueur. Le texte avait été adopté unanimement par le Parlement le 13 février dernier. Cette mesure vise à lutter contre la popularité croissante de ces produits chez les jeunes, en raison de leur faible coût et de leurs saveurs attrayantes. Selon une enquête BVA pour Alliance contre le tabac datant de 2023, 15% des adolescents âgés de 13 à 16 ans ont déjà utilisé des "puffs" et, parmi eux, 47% déclarent avoir commencé leur initiation à la nicotine par ce biais.

« Sont interdites la détention en vue de la vente, de la distribution ou de l’offre à titre gratuit, la mise en vente, la vente, la distribution ou l’offre à titre gratuit des dispositifs électroniques de vapotage (…) qui sont préremplis avec un liquide et ne peuvent être remplis à nouveau, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable. Cette interdiction ne s’applique pas aux cartouches », indique le texte de la loi, datée du 24 février.

La France emboîte ainsi le pas à la Belgique et devient le deuxième pays d'Europe à interdire la vente de ces dispositifs sur son territoire. Le Royaume-Uni s'inscrit également dans cette dynamique et a annoncé l'interdiction de la vente de ces cigarettes électroniques jetables d'ici le mois de juin.

Dans un message publié sur X, le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder salue une « mesure forte » qui va permettre de « protéger notre jeunesse et empêcher la diffusion de nouveaux vecteurs d’entrée dans le tabagisme et l’addiction ». Le ministre ajoute que les "pouches", ces sachets de nicotine à usage oral prisés par les jeunes, sont également dans le collimateur des autorités, et ce, pour les mêmes raisons que les "puffs".

« J’ai notifié à la Commission européenne le projet de décret interdisant les produits nicotiniques à usage oral », qui s’appliquera à la « production, à l’importation et la distribution sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin », indique Yannick Neuder.

Tout en saluant une « décision importante sur le plan de la santé publique et de l'environnement », le Comité national contre le tabagisme (CNCT) s'inquiète de « contournements déjà anticipés par les fabricants qui continuent à mettre sur le marché des cigarettes électroniques ciblant les jeunes par la multiplicité de leurs arômes et qui demeurent jetables à l'issue d'un nombre très limité de recharge ».