Une étude met en évidence les répercussions des mauvais traitements subis pendant l'enfance et l'adolescence sur la santé et les comportements sexuels futurs des jeunes filles.
L' étude publiée dans JAMA Pediatrics - revue médicale mensuelle à comité de lecture publiée par l'American Medical Association - a été menée auprès d'une cohorte de 9 392 adolescentes de 13 à 17 ans qui ont fait l'objet d'une enquête par les services de protection de l'enfance pour suspicion d'exposition à des mauvais traitements avant leur 13 ème anniversaire. Elle prend en compte leurs antécédents médicaux des adolescentes et leurs interactions avec les services de protection de l’enfance depuis l'âge de 13 ans et jusqu'à l'âge de 18 ans. Les données ont été analysées du 1er mars au 12 octobre 2021.
Principaux constats : les filles ayant été victimes de maltraitance sont plus susceptibles de connaître des problèmes de santé sexuelle, notamment de contracter une infection sexuellement transmissible (IST) ou de connaître une grossesse non désirée, et ce, avant l’âge de 18 ans. Ces jeunes filles qui ont subi des abus peuvent également être plus susceptibles de consommer de la drogue ou de l'alcool, ont une moins bonne capacité de décision et une vision biaisée des relations interpersonnelles "normales".
Précisément, à 18 ans, 23,5 % des adolescentes maltraitées avaient au moins un problème concernant la santé sexuelle.
- 8,4 % des jeunes filles ont contracté une IST ;
- 11,2 % sont tombées au moins une fois enceintes ;
- 6,1 % ont eu un enfant ;
- 6 % ont déclaré un comportement sexuel à haut risque.
Selon les auteurs de l'étude, des interventions plus efficaces des services de protection de l'enfance sont nécessaires pour aider les filles maltraitées à éviter les grossesses, les infections sexuellement transmissibles et les comportements sexuels à risque à l'adolescence.
Ainsi, les filles placées en famille d'accueil avant l’âge de 13 ans ont moins de risques de tomber enceintes. Par ailleurs, les filles placées en famille d'accueil avant l’âge de 13 ans puis adoptées ont 40 % moins de risques d'être diagnostiquées avec une IST. Le risque de grossesse est réduit de 52 % et celui de donner naissance à un enfant est en baisse de 61 %.
Les chercheurs suggèrent également d'examiner l'efficacité des programmes ciblés de santé sexuelle et de prévention de la grossesse et d'évaluer les taux d'adoption de pratiques contraceptives plus efficaces chez les adolescentes ayant connu des maltraitances.