Sachets de nicotine, de tabac ou encore billes aromatiques pour cigarettes, ces produits entraînent de plus en plus d'intoxications, principalement d'enfants et adolescents, alerte l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un rapport de toxicovigilance publié ce 30 novembre.

Un bilan des appels aux centres antipoison entre début 2017 et fin 2022 montre que le nombre d’intoxications causées par les nouveaux produits alternatifs à la cigarette n’a cessé d’augmenter depuis 2020.

La majorité des personnes intoxiquées à la suite d'une consommation intentionnelle de sachets de nicotine ou de snus était âgée de 12 à 17 ans. « Ces adolescents ont présenté des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères : vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire », liste l’Anses.

REPÈRE. Le marché des produits du tabac, des produits connexes (ne contenant pas de tabac mais de la nicotine) « ne cesse de se diversifier », précise l'agence sanitaire. Parmi eux, cinq types font l’objet d’appels aux Centres antipoison (CAP) mais à ce jour, aucun bilan n’en avait été dressé. Il s’agit du tabac à chauffer (bâtonnets de tabac chauffés), du tabac à mâcher (encore appelé tabac à chiquer), du snus (sachets de tabac à usage oral, à placer entre la lèvre et la gencive), plus récemment des sachets de nicotine (appelés nicotine pouches ou nicopods, non réglementés, ils contiennent des fibres de polymères imprégnées de nicotine et se glissent entre la lèvre et la gencive), et des billes aromatiques (à insérer dans le filtre de cigarettes). Parmi ces produits, seul le snus est interdit dans l'Union européenne depuis 1992, sauf en Suède pour des raisons culturelles.

« La publicité de ces produits est importante sur les réseaux sociaux ciblant les jeunes consommateurs, note le rapport de l’Anses. Il est donc urgent de sensibiliser la communauté éducative, les professionnels de santé et l’entourage des jeunes à ces risques liés à l’exposition à la nicotine ». Selon Cécilia Solal, coordinatrice de l’étude de l’Anses, « il est indispensable de mettre en place un cadre réglementaire pour ces produits qui n’ont pour le moment aucun statut clair et qui ne bénéficient d’aucun contrôle ».

Les députés doivent se pencher, le 4 décembre, sur une proposition de loi transpartisane pour interdire les "puffs".


Lire également

Un rapport préconise l’interdiction totale des cigarettes électroniques jetables prisées par les adolescents
Avec 75 000 décès annuels, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable en France. En 2022, 15,6 % des jeunes de 17 ans et 3,7 % des élèves de 3e déclaraient fumer du tabac quotidiennement.