Prime Ségur : deux ans après, « le compte n’y est pas », déplore l’Uniopss
De nombreuses structures dont une partie dans le champ de la protection de l'enfance sont toujours en attente de la compensation des revalorisations promises dans le cadre des accords Ségur et Laforcade.
Deux ans après la Conférence des métiers de l’accompagnement social et médico-social du 18 février 2022, organisée sous l’égide de Jean Castex, alors Premier ministre, « le secteur non lucratif des solidarités et de la santé ne cesse de sonner l’alarme sur les difficultés rencontrées au quotidien pour offrir un accompagnement de qualité », observe l’Uniopss dans un communiqué du 19 février.
« Malgré des avancées non négligeables, force est de constater que le compte n’y est pas », déplore l'union associative. « De trop nombreuses structures n’ont pas perçu les sommes annoncées correspondant au périmètre des métiers visés. Cela questionne fortement la solidité des engagements que prennent l’État et les départements pour permettre les revalorisations salariales des professionnels du soin et de l’accompagnement », critique-t-elle.
Déjà impactées par l’inflation, les structures font part d’une « différence notable » entre les sommes annoncées et les sommes perçues. Certaines d’entre elles déclarant même n’avoir rien perçu. De nombreux établissements - parmi lesquels des instituts médico-éducatifs (IME), ou, des maisons d'enfants à caractère social (MECS) n’ont toujours pas perçu la totalité de la compensation promise par l’État, dans le cadre des accords Ségur et Laforcade, pour financer la prime accordée à leurs salariés.
Selon un rapport remis par le gouvernement au Parlement en décembre dernier, plus de 90 000 professionnels (ETP) du secteur non lucratif sont exclus de ces revalorisations, les deux tiers dans le champ du handicap et 20 % en protection de l’enfance.
L’Uniopss interpelle Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, et François Sauvadet, président des Départements de France. Elle appelle l’État et les départements à « engager des travaux concrets permettant de connaître leurs trajectoires budgétaires afin de revaloriser les métiers de l’humain ».
Autre attente : la récente recommandation patronale prise par Axess concernant les salariés au plus bas revenus dans la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale (Bass). « L’augmentation de 1,3 % pour certains salariés et la revalorisation du travail de nuit et des astreintes doit s’appliquer également aux 20 % des salariés du secteur, non couverts par l’une des deux conventions collectives », insiste l'Uniopss.
L'Union demande également à nouveau la réunion du comité des métiers socio-éducatifs annoncé par Jean Castex le 18 février 2022 afin d'instaurer « un dialogue entre les acteurs associatifs, les professionnels et les autorités publiques ».