La secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, a annoncé, le 14 février, le lancement d'une concertation locale et nationale visant à repenser en profondeur la politique de prévention de la délinquance.
La stratégie nationale de prévention de la délinquance 2020-2024 (SNDP) arrivant à échéance, cette concertation offre une opportunité unique pour une révision en profondeur de ce cadre de référence. « Les récentes violences urbaines de l'été 2023 ont souligné la nécessité impérieuse de renforcer l'efficacité des politiques publiques dans ce domaine », déclare le secrétariat d'Etat, dans un communiqué du 14 février.
Une concertation locale et nationale sera menée en y impliquant les élus locaux, les associations et les habitants. Objectif : concevoir une nouvelle stratégie nationale de prévention de la délinquance 2024/2027.
« La nature de la délinquance évolue sans cesse, et les récents événements comme les violences urbaines de juin, l’assassinat de Crépol ou le lynchage d’une jeune fille à Lyon, nous rappellent à quel point il est urgent d'adapter notre approche pour répondre aux besoins et défis de notre époque. C'est dans cette optique que nous lançons cette concertation nationale, visant à une révision en profondeur de notre politique de prévention de la délinquance », déclare Sabrina Agresti-Roubache. Et de poursuivre : « Pour lutter contre ces phénomènes et prévenir le basculement de certains jeunes dans la délinquance, nous devons penser à des dispositifs qui répondent aux nouvelles formes de violences et aux spécificités de chaque territoire. Il nous faudra également avoir une approche spécifique pour accompagner les victimes, que je souhaite mettre au cœur de cette nouvelle stratégie ».
Intensifier la prévention
Invitée sur BFMTV/RMC le 12 février, la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté et de la Ville insiste sur le rôle central de la prévention : « J’ai 47 ans, j’appartiens à une génération qui a connu le mot prévention. Je veux que le mot prévention, puisque c’est le bas du spectre avant le passage à l’acte, soit intensifié ». Elle n'a toutefois pas fait référence explicitement à la prévention spécialisée.
Lors de son passage sur Europe 1-CNews dans La Grande interview, le 14 février, Sabrina Agresti-Roubache défend une politique anti-délinquance basée principalement sur la prévention. A l’instar du président de la République et du Premier ministre, elle insiste pour « mettre les parents devant leur responsabilités » dans les cas de délinquance d'enfants et d'adolescents, tout en reconnaissant les difficultés de certaines familles monoparentales dans l'éducation des enfants.
« On ne peut plus laisser des parents avoir des enfants qui saccagent tout sans les mettre devant leur responsabilité. Quand on fait des enfants, on en est responsable, sauf dans les cas de problèmes sociaux ou psychiatriques », ajoute-elle.