Près d'un adolescent sur deux souffre d'anxiété, selon un baromètre Ipsos
Une étude note une légère amélioration de l’état de santé mentale des adolescents mais « la situation reste préoccupante ».
Les études se multiplient et les constats sont les mêmes. En France, un grand nombre d'adolescents est en souffrance psychique. Selon une étude Ipsos sur la santé mentale en 2023 publiée le lundi 29 janvier, 49 % des 11-15 ans souffriraient d’anxiété légère, modérée ou sévère (-4 points par rapport à 2022 mais +6 points par rapport à 2021). « En ce qui concerne l’évaluation des troubles de la dépression, on note là aussi une légère embellie mais 41% des adolescents sont toutefois concernés par des symptômes dépressifs plus ou moins sévères (-7 points par rapport à 2022) et 16% déclarent des troubles modérés ou sévères », ajoute l'étude menée auprès de 1000 jeunes âgés de 11 ans à 15 ans.
En dépit d’une légère embellie, plus d’1 adolescent sur 4 fait l’objet de troubles anxieux généralisés. « Depuis 2021, tous les indicateurs de dépression et d'anxiété étaient plutôt à la hausse. Le choc de la pandémie est loin d'être amorti », observe Hélène Roques, spécialiste des enjeux de responsabilité sociale, directrice et fondatrice de Notre Avenir à Tous, invitée sur franceinfo. L'embellie est « légère » car « les taux restent plus élevés qu'en 2021 (43%) ».
Les enfants issus de ménages aux revenus modestes particulièrement touchés
Le phénomène de mal-être touche à un niveau équivalent les garçons (28%) comme les filles (29%) et diminue un peu à l’arrivée au lycée. Les années collèges sont une période particulièrement difficile pour les adolescents : 32% des 11-12 ans, 30% des 13-14 ans et 20% des adolescents âgés de 15 ans font l’objet d’un trouble anxieux généralisé.
La troisième édition du baromètre de la fondation Notre Avenir à Tous note également que les enfants issus de ménages aux revenus modestes et intermédiaires sont particulièrement touchés.
Les adolescents sous-déclarent leur niveau de mal-être, met en évidence le baromètre.
Seuls 6% des 11-15 ans déclarent leur mal-être. « Ce niveau de bien-être sous-déclaré est encore plus fort chez les adolescents dont le niveau d’anxiété est le plus élevé : seulement 1 sur 5 a conscience de ne pas aller bien en donnant une note inférieure à 5/10 à leur état de bien-être général (+2 points par rapport à 2022) », constate le baromètre.
Pour rappel, le 17 janvier, les sénateurs ont adopté, à l'unanimité, la proposition de résolution invitant le Gouvernement à faire de la santé mentale des jeunes une grande cause nationale (lire notre article).