Pouponnières : ce que nous apprend la nouvelle enquête de la Drees

Capacité d'accueil, types de mesures de placement à l’ASE des enfants accueillis, prix de journée moyen, taux d'occupation, taux d'encadrement… En attendant les résultats de l’enquête nationale GEPSo/DGCS « sur l'état des lieux et les axes d'amélioration » des pouponnières à caractère social, voici les principaux enseignements de l'étude de la Drees publiée le 30 juillet.

La dernière édition de l'enquête (quadriennale) auprès des établissements et services de la protection de l’enfance (ES-PE) de la Drees a été conduite durant le premier semestre 2022. Elle porte sur la situation au 31 décembre 2021.

Capacité d'accueil des pouponnières, répartition des places, types de mesures de placement à l’ASE des enfants accueillis, durée de la prise en charge, prix de journée moyen, taux d'encadrement… Nous comparerons, dans cet article, toutes les données de l'enquête (ES-PE) 2021 avec la situation en 2017.

Une capacité d'accueil en stagnation depuis dix ans

Fin 2021, 2 137 établissements de l'aide sociale à l'enfance (ASE) disposaient de 79 900 places dédiées à l’accueil et à l’accompagnement des enfants et jeunes faisant l’objet d’une mesure de placement (y compris dans le cadre d’un placement à domicile). Les capacités d’accueil ont nettement augmenté dans toutes les catégories d’établissements de l'ASE, à l'exception des pouponnières à caractère social. Le nombre de ces structures - dédiées à l'accueil transitoire des enfants de leur naissance à 3 ans - est stable depuis plus d’une décennie. Idem pour le nombre de places.

Fin 2021, la Drees recense 34 pouponnières (840 places), soit seulement une structure de plus par rapport à fin 2017. La capacité d’accueil installée en pouponnières à caractère social est au total de 1 600 places contre 1 300 en 2017.  

Comme le rappelle le service statistique des ministères sociaux, dans certains départements, les places de pouponnières ne constituent pas un établissement à part, mais une section d’un établissement plus large, le plus souvent d’un foyer de l’enfance. « Fin 2021, 7 % des places en foyers de l’enfance se trouvent dans leur section pouponnière (soit 860 places), représentant une capacité d’hébergement plus élevée qu’en pouponnières sur ce type d’accueil (670 places) », indique-t-il.

À cette même date, 5 % des enfants en pouponnières sont accueillis dans un département différent de celui qui les prend en charge, « les sections pouponnières des foyers de l’enfance compensent l’absence de pouponnières dans certains territoires ».

Les tout-petits âgés de 0 à 3 ans représentent 5% des enfants accueillis dans les établissements de l’ASE. La grande majorité est prise en charge en pouponnières (84%). Dans les "sections pouponnières" des foyers de l’enfance, on retrouve 12% de ces très jeunes enfants. Ensuite, 5% sont en villages d’enfants, 2% en maison d’enfants à caractère social (Mecs) et 1% en lieux de vie et d’accueil (LVA). À noter que selon l'enquête ES-PE 2021, 12 % des enfants accueillis en pouponnières sont âgés de 4 à 6 ans. Ils sont placés en familles d'accueil. Fin 2021, 7 % des places en pouponnières sont dédiées à des accueils chez des assistants familiaux contre 2% en 2017.
Fin 2021, 7 % des places en pouponnières sont dédiées à des accueils chez des assistants familiaux contre 2% en 2017.

Le lieu de résidence des enfants avant leur entrée en pouponnières

Deux enfants sur trois accueillis en pouponnières (64 %) proviennent du domicile parental. Et 5 % des enfants résidaient préalablement chez des assistants familiaux. Enfin, 15 % des bébés vivaient dans un établissement hospitalier avant leur entrée en pouponnières (un chiffre stable par rapport à 2017). Il s'agit d’enfants potentiellement placés dès la naissance.