Maltraitance infantile : l’Académie de médecine appelle à sortir du « déni »

L’Académie de médecine déplore, dans un communiqué,  que « le déni contribue à retarder le diagnostic de maltraitance ».

La maltraitance met en jeu la « vie physique et psychique » des enfants, insiste l’Académie de médecine. La société savant rappelle que la notion d’enfant maltraité a pris une envergure internationale avec l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) en 1989.

La maltraitance inclut donc la notion d’enfant en danger, que l’agression soit physique, psychologique, sexuelle, ou qu’il s’agisse de carences ou de négligences. Ce phénomène touche tous les milieux sociaux. 

Selon une étude relayée par l’Inserm, la maltraitance physique concerne 4 % à 16 % des enfants âgés de moins de 18 ans, dans les pays développés. En France, un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents ou de proches, selon un rapport élaboré par les inspections générales des affaires sociales (IGAS), de la justice (IGJ) et de l’éducation (IGAENR). En 2022, 24 % d’un échantillon de 1 000 français de plus de 18 ans estimaient avoir été victimes de maltraitances graves au cours de leur enfance.


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L’Académie de médecine met en garde contre le « déni » qui « contribue à retarder le diagnostic de maltraitance », une situation pouvant alors conduire à une « répétition des violences avec pour enjeu le décès de l’enfant ou la présence de séquelles physiques ou psychoaffectives graves ». Et d'insister : « La moindre évocation d’une maltraitance doit conduire à une hospitalisation immédiate de l’enfant afin d’assurer sa protection et évaluer précisément sa situation ».

« L’intervention des professionnels face à une situation de maltraitance d’un enfant gagne à être pensée dans une vision qui englobe l’enfant victime, sa famille et l’auteur de la maltraitance. Elle consiste avant tout à protéger l’enfant victime », souligne l’Académie. Il ne revient pas aux professionnels de santé de déterminer qui est l’auteur de la maltraitance. « L’enquête appartient exclusivement aux enquêteurs et magistrats », ajoute-t-elle.


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