Militant des droits de l'enfant depuis 10 ans et membre du Conseil national de la protection de l'enfance (CNPE), Lyes Louffok a annoncé, le 31 août, sur ses réseaux sociaux sa volonté de « faire une pause ».
Le jeune homme, ancien mineur placé, a été, des années durant, l'une des voix les plus écoutées des enfants placés de l'aide sociale à l'enfance (ASE), un véritable poil à gratter des politiques menées dans le champ de l'enfance. Aujourd'hui, Lyes Louffok explique, dans une lettre émouvante, que « [sa] tentation du silence est née de l'exténuation ».
À « celles et ceux qui continuent le combat ou décideront de le rejoindre », Lyes Louffok, co-auteur, en 2014, de "Dans l'Enfer des foyers" (Flammarion) et en 2022 de "Si les Enfants votaient" (Harper Collins) transmet ses « constats » tirés de ses dix années de militantisme. Des constats, pour le moins, amers.
« Dans le domaine de l'enfance, on est souvent seul. La protection de l'enfance, c'est la cause orpheline du militantisme , déplore le jeune homme, Ce n'est pas par hasard si les militants sont le plus souvent des victimes d'hier ou d'aujourd'hui, des écorchés, des amochés avoués ou cachés ».
Lyes Louffok regrette que la défense de la cause des enfants confiés à l'ASE n'ait pas « la force de frappe » des autres mouvements tels que celui du féminisme par exemple, faute de ressources. « Dans l'histoire, s'il s'est trouvé pléthore de bourreaux d'enfants tristement célèbres, combien compte-t-on de célèbres défenseurs d'enfants ? Si j'en suis devenu l'une des figures, c'est par défaut », estime-t-il.
En conclusion de sa lettre, Lyes Louffok formule une espérance : « Que l'enfance soit enfin - mieux qu'une thématique de campagne électorale - politique. Qu'elle ait sa voix. La mienne est, pour l'instant fatiguée : elle en réclame d'autres ».