La fédération nationale représentative des assistants familiaux appelle à mettre en place « des actions immédiates notamment au plan financier » afin de stopper la dégradation du secteur de la protection de l'enfance.
Suite à l’arrêt prématuré des travaux de la commission d’enquête sur les manquements des politiques de protection de l'enfance en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale, l'Union fédérative nationale des associations de familles d'accueil et assistants maternels (Ufnafaam) ne sera pas auditionnée comme prévu le 20 juin. Cette dernière regrette, dans un communiqué, de ne pas avoir eu l'occasion d'alerter à son tour, « sur la dégradation actuelle du secteur et surtout, sur l’urgence impérative à agir ».
« Nous entrons donc dans une période d’instabilité politique qui risque de geler pour plusieurs mois le fonctionnement normal de nos institutions. Pourtant, nous le savons, le temps de l’action publique n’est pas celui des enfants. Des décisions d’urgence pour protéger les enfants doivent être prises au plus vite », insiste la fédération.
L'Ufnafaam appelle à mettre en place, dès la fin des élections législatives anticipées se tiendront le 30 juin et le 7 juillet, un « dispositif de crise », réunissant État, Départements, professionnels, associations et représentants des enfants protégés. Objectif ? « Mettre en œuvre des actions immédiates, notamment au plan financier, et stopper ainsi l’effondrement », en s’inspirant du plan Marshall élaboré par le Conseil national de protection de l’enfance (CNPE) et des propositions de la délégation aux droits des enfants de l’Assemblée nationale. Les réflexions « de long terme comme celles, cruciales, de la gouvernance, des compétences respectives et des moyens financiers dédiés » suivront ultérieurement.
« Nous ne pouvons plus nous satisfaire d’attendre qu’une nouvelle Commission d’enquête reparte d’une page blanche, procède à de nouvelles auditions, produise de nouveaux rapports, alors que l’urgence impose une mobilisation immédiate. Cet attentisme est coupable. Il faut maintenant acter que l’état de la protection de l’enfance nécessite une gestion de crise », exhorte la fédération d'assistants familiaux.
Selon la Drees, 40 % des jeunes confiés à l' aide sociale à l'enfance (ASE) dans l'Hexagone en 2021 étaient hébergés en famille d'accueil. Plus précisément, 74 700 mineurs sont actuellement accueillis par seulement 38 000 assistants familiaux. « « Pilier essentiel de la sortie de crise, solution d’avenir, l’accueil familial doit se déployer à l’échelle humaine, autour de principes intangibles de bienveillance, de solidarité́ et d’inconditionnalité́ de l’accueil, dans le respect de la convention internationale des droits de l’enfant », plaide l'Ufnafaam.