En France, « l’illettrisme persiste, l’illectronisme s’installe », même chez les jeunes
Les Journées nationales d’action contre l’illettrisme se tiennent du 8 au 15 septembre. Si l'illettrisme traditionnel reste un enjeu majeur, les jeunes sont de plus en plus confrontés à l'illettrisme numérique, aussi appelé « illectronisme ».
Selon l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI), 4% des personnes âgées de 18 à 64 ans sont en situation d’illettrisme (incapacité à lire ou à écrire), soit 1,4 million de personnes ayant débuté leur scolarité en France. Si tous les territoires sont impactés, les personnes résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et dans les territoires ultramarins ont « 2,5 fois plus de risques d’être en forte difficulté », précise l'agence.
Parmi les 18-64 ans scolarisés en France, 1 personne sur 10 rencontre des difficultés significatives dans au moins une des compétences de base, à savoir : identifier les mots, comprendre le texte, écrire et compter.
Les jeunes représentent une part importante des personnes en difficulté. Près de 11 % des 18 à 24 ans ayant été scolarisés en France éprouvent de grandes difficultés avec les compétences de base, notamment en calcul, comparé à 7,2 % des 35-44 ans.
L'illettrisme résulte soit d'un abandon scolaire prématuré, soit d'une perte progressive des acquis fondamentaux.
Ces chiffres rejoignent ceux récemment publiés par le ministère de l'Éducation nationale. En 2023, 11,8 % des jeunes de 16 à 18 ans participant à la Journée défense et citoyenneté (JDC) sont en difficulté de lecture, observait une note de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp). Sur cette tranche d'âge, 5% des jeunes peuvent être considérés en situation d'illettrisme selon les critères de l’ANLCI. De plus, 6,8 % ont de « très faibles capacités de lecture » et 9,7 % sont des « lecteurs médiocres ».