« Il est grand temps de faire de l’enfance et de la jeunesse une priorité nationale ». La CNAPE interpelle les candidats à la mandature suprême et présente ses priorités pour le prochain quinquennat.
« L’enfance semble ignorée des candidats. Qu’en disent-ils ? Pas grand-chose, ou rien ! ». Dès la mi-février et à nouveau mi-mars, la CNAPE, fédération des associations de protection de l'enfant, déplore, dans son plaidoyer, l'absence dans les programmes des candidats à l'élection présidentielle - comme dans les débats - des questions relatives à l'enfance et la jeunesse.
Autour de quatre axes (considérer l’enfant dans sa globalité ; se mobiliser pour la protection des enfants en danger ; porter les efforts sur la prévention ; agir pour l’avenir de tous les jeunes), la fédération décline des propositions « réalistes et réalisables » à l'intention des candidats à l’Elysée.
Un ministère dédié à l’enfance et à la jeunesse doté de compétences transversales, de moyens financiers et humains en conséquence
La fédération appelle de ses vœux « une politique nationale globale de l’enfance et de la jeunesse qui prenne en compte tous les moments et tous les pans de la vie de l’enfant ». Pour ce faire elle est partisane de la création d’un ministère dédié à l’enfance et à la jeunesse « doté de compétences transversales, de moyens financiers et humains en conséquence » pour dépasser « les cloisonnements persistants entre les politiques publiques. » L’action de ce ministère s’appuiera sur un code de l’enfance qui regrouperait « tous les textes législatifs et réglementaires concernant les enfants et les jeunes ». Un code de l’enfance qui permettrait d’apporter « une réponse complète et cohérente aux différentes problématiques soulevées. »
Au même titre que l'ensemble des organisations du secteur social et médico-social, la CNAPE appelle à « des actions fortes pour sauver les métiers de l’humain ». Elle place notamment au rang des mesures urgentes à engager, la revalorisation salariale des professionnels de la protection de l’enfance, amélioration des conditions de travail, la refonte des diplômes du travail social « pour une meilleure adéquation avec les besoins du terrain. »
« Agir le plus précocement possible est une exigence afin de protéger les enfants et de favoriser l’égalité des chances », poursuit la CNAPE qui appelle à renforcer la politique préventive dès le plus jeune âge en accordant plus de moyens notamment à la santé scolaire et à la PMI.
Garantir un revenu de base mensuel universel et inconditionnel dès l’âge de 18 ans et jusqu’à 25 ans
La CNAPE attend également des mesures pour les jeunes en situation de NEET, c'est-à-dire les 1,5 million des 15-29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Afin de lutter contre la précarité des jeunes, la CNAPE recommande de « pérenniser les mesures en faveur des jeunes mises en place lors de la crise sanitaire », de garantir un revenu de base mensuel universel et inconditionnel dès l’âge de 18 ans et jusqu’à 25 ans, quels que soient le projet d’insertion et le niveau de ressources des parents.
S’agissant des jeunes de moins de 25 ans ayant relevé de la protection de l’enfance, la CNAPE souhaite que chacun d’eux puisse bénéficier d’un accompagnement adapté à ses besoins et à ses projets avec des passerelles vers le droit commun.