Les professionnels du logement d’insertion et de l’habitat jeunes encore oubliés du Ségur ?
Plusieurs fédérations du secteur demandent à rencontrer le Premier ministre afin de savoir si les professionnels du champ du logement d’insertion et de l’habitat jeunes (foyers de jeunes travailleurs, pensions de famille, résidences sociales, intermédiation locative...) sont concernés par les revalorisations salariales accordées, le 18 février, à l'occasion de la conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social.
Lors de cette rencontre, Jean Castex avait annoncé « un effort au total de 1,3 milliard d'euros, dont 830 millions consacrés à l'extension du Ségur aux professionnels socio-éducatifs dans tous les établissements et services du handicap, de la protection de l'enfance, de l'insertion, ou encore de l'hébergement ». Dans un courrier commun adressé au Premier ministre, les signataires - la Fapil, l’Unafo et le Mouvement Soliha, Hexopée, l’Unhaj ainsi que l’Uniopss - souhaitent que « ce périmètre soit précisé le plus rapidement possible, en intégrant ces salariés, avec une compensation financière pour leurs organismes » dont le modèle économique « très contraint » ne leur permet pas de financer des augmentations de salaires à hauteur des 183 euros nets mensuels annoncés.
« Des mouvements de fuite des personnels seraient alors à craindre, qui iraient chercher des avantages salariaux ailleurs dans le champ du social »
Les six organisations alertent sur les « effets de distorsion » du marché de l’emploi des travailleurs sociaux et intervenants sociaux, si, le cas échéant, les professionnels du logement d’insertion et de l’habitat jeunes étaient encore les oubliés de cette extension du Ségur. « Des mouvements de fuite des personnels seraient alors à craindre, qui iraient chercher des avantages salariaux ailleurs dans le champ du social », redoutent-elles. Et d'ajouter qu'il risque d'y avoir un "deux poids, deux mesures" au sein des organismes gestionnaires. « L’exclusion des salariés de ce secteur, si elle était décidée, poserait par ailleurs un problème de gestion des ressources humaines au sein de certaines structures qui gèrent de multiples dispositifs, dont certains seraient concernés et d’autres pas », avertissent-elles.