Une étude de la Drees révèle les inégalités de santé chez les jeunes enfants en lien avec la pollution de l’air.
Les jeunes enfants issues de deux catégories sociales, les plus modestes et les plus riches, sont particulièrement exposés à la pollution de l'air, alerte une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 4 janvier. La pollution atmosphérique des grandes aires urbaines affectent les premiers et les seconds vivent plus souvent dans les communes les plus polluées. Les particules fines de moins de 2,5 micromètres (PM2,5), émises notamment par le chauffage au bois résidentiel ou le trafic routier, seraient responsables d’un nombre important de décès prématurés chaque année en France (40 000 décès par an en moyenne entre 2016 et 2019. « La qualité de l’air que l’on respire est un enjeu majeur pour la santé, et plus particulièrement pour celle des jeunes enfants », rappelle la Drees. Selon les experts, 10 % des enfants concentrent l'essentiel des effets observables lors d'une augmentation de l'exposition à la pollution de l'air avant leur premier anniversaire.
« Il existe de fortes disparités de vulnérabilité vis-à-vis de la pollution de l'air », souligne l'étude.
Ainsi, les enfants les plus modestes ont un risque 1,5 fois plus élevé de naître prématurément que les plus aisés. « En outre, parmi les enfants nés à terme, les plus modestes nécessitent en moyenne plus de soins lors de leur séjour de naissance », ajoute la Drees. Les enfants les plus modestes sont 1,9 % à être admis à l’hôpital en urgence pour asthme avant leur troisième anniversaire, contre 1,2 % des plus aisés. La différence est encore plus marquée pour la bronchiolite. Avant leur deuxième anniversaire, 5 % des enfants issus des ménages les plus modestes sont hospitalisés en urgence contre 2,4 % chez les plus aisés. « Les délivrances de médicaments contre l’asthme en pharmacie de ville, qui concernent un peu plus d’un quart des enfants, sont bien moins fréquentes chez les plus modestes que pour les dixièmes de niveaux de vie intermédiaires à élevés ».
Selon un rapport de l'Agence européenne de l'environnement publié en avril 2023, la pollution de l'air tue au moins 1200 enfants et adolescents chaque année en Europe.