Plusieurs associations et collectifs s'inquiètent des conséquences sur la politique de l'enfance de l'arrivée au pouvoir du Rassemblement national.
Le CEP-enfance : « Le RN au pouvoir mènerait clairement une politique contre la cause de l'enfance et des générations futures »
« Si le RN arrivait au pouvoir qu'est-ce qui changerait pour nos enfants ? », interroge le CEP-enfance (le collectif Construire Ensemble La Politique de L'Enfance) dans une tribune publiée par lesprosdelapetiteenfance.fr. « Tous les enfants sans distinction, et surtout les plus défavorisés socialement, subiraient les conséquences de la politique que le RN a donné à voir par anticipation par ses votes à l'Assemblée Nationale ou par ses décisions dans les mairies qu'il administre. Il a refusé de voter la gratuité de la cantine, d'augmenter le budget des hôpitaux ou des universités, de revaloriser les APL, d'augmenter le SMIC, de geler les loyers, de rétablir le moindre impôt touchant la fortune ou les super-profits, de baisser la TVA sur les transports en commun. C'est-à-dire qu'il a refusé de prendre des mesures en faveur des foyers modestes et de leurs enfants, et pour cela de redistribuer de la richesse des plus aisés vers le plus grand nombre. À Orange l'extrême-droite a supprimé la gratuité des bus pour les enfants se rendant au centre de loisirs, à Villers-Cotterêts elle a augmenté le prix des cantines et supprimé le ramassage scolaire dans les quartiers excentrés ».
APSN : « La crise sans précédent que nous traversons amène la prévention spécialisée à continuer de défendre ses actions »
« La prévention spécialisée, acteur incontournable de la protection de l’enfance, qui défend les valeurs de la République, doit faire face à une stigmatisation croissante des habitants des quartiers dans lesquels elle est engagée et des glissements sécuritaires généralisés, au détriment de toute approche éducative », déplorent, dans un communiqué du 27 juin, Johnny Herbin, président de l'APSN (Association prévention spécialisée nationale) et le conseil d'administration. [...] « Le principe de la préférence nationale, au cœur de l’idéologie du Rassemblement national, vise à discriminer la population en fonction de son origine ; elle est contraire à la Constitution et à nos valeurs. Pour les jeunes et leur famille, que la prévention spécialisée accompagne, cela pourrait signifier, une plus grande vulnérabilité et une réduction de leurs perspectives ».
« Plus que jamais, la crise sans précédent que nous traversons amène la prévention spécialisée à continuer de défendre ses actions : être présent dans les territoires et auprès des jeunes, aller vers les jeunes éloignés du droit commun, (re)tisser du lien entre les habitants et favoriser le vivre-ensemble, accompagner les publics dans leurs capacités de pouvoir agir », défend l'association.
Les CEMÉA : « le projet de société proposé par l’extrême droite laisse présager des décisions politiques brutales pour les plus fragiles »
Les Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMÉA) association française d'éducation populaire s'inquiète, elle-aussi, des conséquences d'une victoire électorale du Rassemblement national. « N'en doutons pas, le projet de société proposé par l’extrême-droite laisse présager des décisions politiques brutales pour les plus fragiles, pour nos associations d’éducation populaire et d’éducation nouvelle, mais aussi une libération des groupes les plus extrêmes et les plus violents qui se sentiront autorisés à agir contre celles et ceux dont l’origine, l’histoire, l’orientation sexuelle ne leur conviendraient pas. Leurs choix reflètent une vision de la société cultivant la peur de l’autre, terreau propice à la haine et à l'exclusion. [...] L’avenir de notre société et les valeurs fondamentales, l’éducabilité de toutes et tous, la liberté de chacun et chacune, le pouvoir d’agir, l’égalité, l’inclusion, l’émancipation, que nous défendons sont en jeu ».