Département cherche professionnels de l’enfance désespérément… Pour faire face à la crise d’attractivité des métiers du social et médico-social, le département du Loiret lance plusieurs actions pour séduire notamment les jeunes. Objectif visé : attirer, recruter et fidéliser.
Contraint de revoir ses ambitions à la baisse… Sur les 150 nouvelles places d'hébergement en Maison d’enfants à caractère social (MECS), « en privilégiant un mode d’accueil en maisonnées de dimension familial », annoncées en octobre 2021, le département du Loiret en créera finalement 114 en 2023, en raison notamment de grosses difficultés de recrutement d‘assistants familiaux et d‘éducateurs spécialisés. « On a changé de curseur. De 6 places maximum par unité, on est passés à deux villages d'enfants de 48 places plus faciles à gérer en effectifs réduits », a expliqué, le 12 octobre, Florence Galzin, la présidente de la commission enfance, éducation et jeunesse du département du Loiret à France Bleu Orléans.
Le nombre de mineurs confiés en hausse
Alors que le Département connaît une augmentation du nombre de mineurs confiés [1869 au total en juin 2022 (dont 209 mineurs non accompagnés et 344 placements à domicile) contre 1782 en 2018], il est confronté - comme d’autres territoires - à la perte d’attractivité des métiers du social et médico-social. Selon les estimations, il manquerait une centaine d’éducateurs et il faudrait renforcer l’effectif actuel des 300 assistants familiaux.
Pour rappel, l’assemblée départementale a lancé, en janvier 2022, une mission d’information et d’évaluation sur la protection de l’enfance. Cette commission « transpartisane » formule dans un rapport, en juin 2022, 51 recommandations adoptées à l’unanimité, dont une partie porte sur l’attractivité de la protection de l’enfance pour garantir les recrutements nécessaires. « L’augmentation continue du nombre de mineurs confiés a une incidence sur la composition des portefeuilles des référents en territoires. En effet, les recommandations sont de 25 à 30 enfants par référent, dans le Loiret, un référent pouvait avoir jusqu’à une quarantaine d’enfants. […] Les difficultés de recrutement identifiées sur ce type de profil n’ont pas permis à ce jour de pourvoir tous les postes. Ce constat est également partagé par nos partenaires associatifs », souligne le rapport de la mission. Pour alléger les portefeuilles des travailleurs sociaux déjà en poste, vers un maximum de 30 situations suivies par professionnel, le Département a décidé de créer une vingtaine de postes d’éducateurs spécialisés. Mais encore faut-il parvenir à les recruter…
Séduire les générations Y et Z
Pour faire face à la pénurie de candidats, le Département lance une campagne de communication en novembre auprès des jeunes, « afin de faire connaître ces métiers, de faire naître des vocations et d’éviter la fuite des compétences ». A l’instar de tous les secteurs d’activité, le champ du social et médico-social doit revoir sa copie pour attirer, recruter et fidéliser la génération Y (26-35 ans) et davantage encore la génération Z (16-25 ans) qui remet en question les traditionnelles pratiques managériales. « Les jeunes souhaitent aujourd’hui donner un sens à leur vie professionnelle, s’engager dans la relation à l’autre et évoluer dans une structure à taille humaine », reconnaît le conseil départemental.
Autre levier pour pallier le manque de professionnels : en 2023, le Département proposera une bourse destinée aux étudiants de 2ème année et 3ème année en formation d’assistant de service social ou d’éducateur spécialisé. Cette aide sera conditionnée à un engagement de premier emploi au sein du département pour une durée de 3 ans. Le versement serait de 567 € par mois en 2ème année et de 950 € par mois en 3ème année. Un appel à candidatures sera lancé dans les écoles de travail social. Enfin, pour encourager le recrutement des assistants familiaux, le Département mise sur un accompagnement renforcé et une revalorisation financière. L’ "opération séduction" tous azimuts est donc lancée. Reste à savoir si elle portera enfin ses fruits.