72 000 infractions à caractère sexuel, commises hors de la famille ont été enregistrées en 2021 par les services de police et de gendarmerie, selon le ministère de l'Intérieur. Dans la moitié des cas, les victimes sont mineures. Et les mis en cause pour les viols sur mineurs sont pour plus de la moitié également mineurs.
Sur ces 72 000 infractions, « il s’agit essentiellement de violences sexuelles physiques (73 %), et plus rarement d’exploitation sexuelle (11 %), d’atteintes aux mœurs (10 %) et de violences sexuelles non physiques (6 %) », indique le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) qui a publié, le 30 novembre, les chiffres des infractions à caractère sexuel pour l’année 2021.
En revanche, le ministère ajoute que « le nombre de ces victimes, qui était resté stable en 2020, a augmenté de 23% en 2021 par rapport à 2019 ».
Les lieux où sont commises ces infractions dépendent avant tout de leur nature, mais aussi de l’âge de la victime : les violences sexuelles physiques se déroulent la plupart du temps dans des habitations individuelles (61 % des viols ou tentatives de viol) ; les mineurs sont plus souvent la cible d’infractions sur internet ou les réseaux sociaux (7 % des victimes mineures contre 2 % pour les majeures). Les femmes de 15 à 64 ans sont plus souvent victimes dans les communes de grande taille, alors que c’est l’inverse pour les mineurs de moins de 15 ans. Le nombre de victimes par habitant est très homogène entre les différents départements, à l’exception de Paris qui enregistre un nombre de victimes par habitante de 15 à 64 ans très supérieur à tous les autres.
48 300 personnes ont été mises en cause en 2021 pour des infractions sexuelles commises hors cadre familial. Il s’agit presque exclusivement d’hommes (96 %), le plus souvent majeurs (73 %). La part des mis en cause mineurs est cependant beaucoup plus élevée quand les infractions concernent des victimes mineures (57 % pour les viols ou tentatives de viol sur mineurs, 49 % pour les agressions sexuelles et 54 % pour le harcèlement sexuel) ; réciproquement, les mineurs ne sont quasiment jamais mis en cause pour des violences sexuelles physiques sur majeurs.
Le rapport conclut que « les victimes de violences sexuelles commises hors de la famille signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis ».
Ainsi, d’après "l’enquête de victimation Genese," en 2020, 0,2 % des personnes de 18 à 74 ans vivant en métropole ont été victimes de violences sexuelles commises hors du cadre familial, et moins de 10 % d’entre elles ont porté plainte.