La France est l'un des principaux hébergeurs de sites pornographiques impliquant des mineurs en Europe, a pointé du doigt le 9 mai, un expert du Comité des droits de l'enfant de l'ONU. Charlotte Caubel assure qu'un plan d'action "tous azimuts" est engagé pour y faire face.
« La France a pris de grandes initiatives sur le plan international sur la protection des enfants dans l'environnement numérique [...] mais la France reste 3e ou 4e hébergeur de sites pornographiques en Europe. Ce n'est pas une distinction très, très à envier », a affirmé le professeur Philip Jaffé, vice-président du Comité des droits de l'enfant de l'ONU, lors de l'audition de la France le 9 mai à Genève. « Donc quels sont les moyens supplémentaires qui peuvent être mis à disposition des forces de l'ordre spécialisée en la matière ? », a demandé l'expert belge à la délégation française, dirigée par la secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance, Charlotte Caubel.
Charlotte Caubel n'a pas nié les remarques du professeur Philip Jaffé et a reconnu que « ce n'est pas à notre gloire » que la France soit l'un des premiers hébergeurs d'images pornographiques impliquant des enfants. « C'est vrai que nous avons une capacité numérique qui explique entre autres pourquoi nous hébergeons beaucoup. Ce qui n'est pas le cas de tous les pays », a expliqué la secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance. « Une fois que l'on a dit ça, j'ai parfaitement conscience, et je ne suis pas la seule, le ministère de l'Intérieur est extrêmement impliqué dans la lutte contre la pornographie, la pédocriminalité en ligne… et nous continuons notamment à porter un engagement très fort au niveau européen pour la reconduction du règlement de lutte contre la pornographie », a-t-elle poursuivi.