La députée Marianne Maximi réclame une nouvelle commission d'enquête sur la protection de l'enfance
La députée (LFI, Nouveau Front populaire) du Puy-de-Dôme demande la mise en place d'une nouvelle commission d'enquête sur « les carences de l'action publique en matière de protection de l'enfance » et sur les « décès et disparitions » d'enfants confiés à l'ASE.
L'augmentation constante du nombre d'enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE) ces 20 dernières années n'a pas été accompagnée d'une hausse suffisante des moyens humains et financiers. Les conséquences sont dramatiques : signalements sans suite, suivi défaillant, mesures de placement non exécutées, ruptures de parcours, établissements d'accueil « saturés ou inadaptés », liste l'exposé des motifs de la proposition de résolution déposée le 13 septembre. Et d'ajouter : « Il y a une pénurie de professionnels, en raison de conditions de travail indignes, et des violences au sein des structures ».
La députée Marianne Maximi souhaite également élargir le périmètre de la nouvelle commission d'enquête aux « décès et disparitions » d'enfants placés à l'ASE afin d'en identifier les causes et les « carences de l’action publique » à l'origine de ces drames.
« Ces décès ne suscitent pas l’indignation politique qu’ils méritent »
« Les prénoms de Nour, Jess, Anthony, Méline, Amine, Lily, Myriam résonnent avec une tristesse incommensurable. Ils symbolisent la liste funeste qui ne cesse de s’allonger des enfants qui ont perdu la vie alors qu’ils étaient placés sous la protection de l’aide sociale à l’enfance. Malheureusement, ces décès ne suscitent pas l’indignation politique qu’ils méritent (...) », condamne la députée, éducatrice spécialisée de profession, dans l'exposé des motifs.
Suite à la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin, les travaux de la précédente commission d'enquête sur la protection de l'enfance n'avaient pas pu aboutir. En dépit d'un rythme soutenu de 21 auditions en un mois, elle n'a pas eu le temps d'entendre les présidents de départements ni les anciennes ministres concernées, rappelle, sur X (ex-Twitter), Lyes Louffok. « Nous voulons des réponses sur les décès de Lily, Jess, Anthony, et de tant d’autres enfants morts à l’ASE », exige le militant des droits de l’enfant.
La proposition de résolution de Marianne Maximi est renvoyée à la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale.