La Défenseure des droits sur les carences de la protection de l'enfance : « l'État n'est pas suffisamment investi dans ses missions régaliennes »

Claire Hédon, la Défenseure des droits, auditionnée le 12 novembre à l'Assemblée nationale par la commission d'enquête sur la protection de l'enfance, a une nouvelle fois tiré la sonnette d'alarme sur la crise profonde que traverse ce secteur.

En 2023, la Défenseure des droits a reçu 138 000 réclamations, un nombre en augmentation, de l’ordre de 10 % par an. 3 910 réclamations ont concerné la défense des droits de l’enfant (contre 3 586 en 2022 et 2 989 en 2021), soit une hausse de 9 %. « Sur les 3 900 dossiers reçus par l'institution en matière de droits de l'enfant, le pôle en a traité 1 103. La protection de l'enfance représentait 18 % des réclamations sur les droits de l'enfant. Ça peut aller du non-respect du droit de visite d'un parent à son enfant ordonné par le juge, à des situations de maltraitance non prises en compte par l'autorité de contrôle d'un enfant dans un établissement ou dans une famille d'accueil, explique Claire Hédon. La situation se dégrade et se dégrade fortement ces dernières années ».