Le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) appelle à une mobilisation nationale le 1ᵉʳ octobre pour dénoncer la « dégradation » des conditions de travail et la « marchandisation » de l’accueil des jeunes enfants.
« Les professionnels de la petite enfance sont sacrifiés sur l’autel des profits, et nous devons faire entendre notre voix. C’est l’avenir de nos métiers, la dignité de nos pratiques et la qualité de l’accueil qui sont en jeu. Le temps des demi-mesures est révolu », dénonce le syndicat.
« Les politiques d’austérité et les décisions économiques qui ont favorisé les "ogres" de la privatisation et de la réduction des coûts ont dévasté les valeurs fondamentales de notre secteur. Ces "ogres", qu’ils soient privés ou publics, doivent cesser de sacrifier la petite enfance sur l’autel de la rentabilité » poursuit-il. Le SNPPE interpelle, le 9 septembre, le Premier ministre : « M. Barnier, aurez-vous le courage de rompre avec ces politiques destructrices ou continuerez-vous à laisser le secteur s’enfoncer dans la crise ? ».
Véronique Escames, Cyrille Godfroy et Lucie Robert, cosecrétaires généraux du SNPPE, dans une tribune publiée le 24 septembre, dans Le Nouvel Obs alertent : « Le secteur de la petite enfance est à l’agonie. Les professionnels, épuisés et méprisés, le quittent en masse. La dérégulation est devenue une arme de destruction des valeurs fondamentales de ces métiers. Auparavant, 60 % du personnel était diplômé. Aujourd’hui, ce chiffre est tombé au mieux à 40 %, permettant son accès à des personnes non formées et compromettant de manière inacceptable la valeur de la formation ».
Le SNPPE exige une augmentation significative des salaires de tous les professionnels de la petite enfance, soit une revalorisation de 300 euros nets par mois, ainsi que la mise en place d'effectifs suffisants dans toutes les crèches. Le syndicat plaide également pour des formations professionnelles diplômantes de qualité, en mettant fin aux formations à distance et en interdisant aux groupes privés de délivrer des formations. Enfin, le SNPPE demande l'abolition de la prestation de service unique (PSU) « pour mettre fin à la rationalisation contre-productive des fonds publics ».
Afin de dénoncer l'urgence de la situation, le syndicat appelle à diverses actions symboliques : fermetures symboliques des crèches (d’une heure à une journée complète), rassemblements devant les crèches, dépôts de lits vides devant les mairies et préfectures, défilés de poussettes vides dans les rues.