En 2023, 11,8 % des jeunes de 16 à 18 ans participant à la Journée défense et citoyenneté (JDC) sont en difficulté de lecture. La moitié d’entre eux peuvent être considérés en situation d’illettrisme. Qui sont-ils ? Quels territoires sont les plus concernés ?
La Journée défense et citoyenneté (JDC), durant laquelle se déroule un test d’évaluation de la lecture, s’adresse aux jeunes âgés de 16 à 18 ans et de nationalité française, conformément au code du service national. Cette journée concerne en principe les jeunes de 16 à 18 ans ; certains n’ont toutefois pas rempli cette obligation dans les temps et sont âgés de 19 à 25 ans.
En 2023, 794 800 jeunes ont participé à ce test, principalement âgés de 17 et 18 ans.
Premier constat : 11,8 % de ces jeunes rencontrent des difficultés dans le domaine de la lecture, soit une progression de 0,6 point par rapport à 2022.
« C’est d’abord le niveau en compréhension de l’écrit (traitements complexes) qui distingue les jeunes ayant des difficultés de ceux qui n’en ont pas », précise la note de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), qui dépend du ministère de l'Éducation nationale.
Plus précisément, 5% des jeunes peuvent être considérés en situation d’illettrisme selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI). De plus, 6,8 % ont de « très faibles capacités de lecture » et 9,7 % sont des « lecteurs médiocres ». L'étude recense enfin 78,6 % de « lecteurs efficaces ».
Les jeunes sortis du système éducatif ont des lacunes plus prononcées
Le niveau d’études influe aussi sur les performances. Les jeunes en difficulté de lecture sont de moins en moins nombreux à mesure que le niveau d’études s’élève : 48,9 % des jeunes n’ont pas dépassé le collège sont en difficulté, contre 33,3 % pour ceux du niveau CAP ou BEP et 4,7 % pour ceux qui suivent ou ont suivi au moins des études générales ou technologiques au lycée.
Parmi les jeunes participant aux JDC 2023, 9,1 % sont sortis du système éducatif. Ils présentent des lacunes en lecture plus prononcées par rapport à l’ensemble des jeunes : 30,4 % présentent des difficultés de lecture et 14,7 % sont en situation d’illettrisme.
Plus de garçons que de filles en difficulté de lecture
Les garçons sont plus fréquemment en difficulté de lecture que les filles : 13,6 % des garçons, contre 9,7 % des filles. « Cela s’explique notamment par le fait que le pourcentage de garçons est plus élevé que celui des filles dans les niveaux scolaires les plus bas (particulièrement pour le niveau CAP-BEP) où les difficultés sont les plus marquées », explique l'agence des statistiques du ministère de l'Éducation nationale.
Les jeunes en outre-mer particulièrement concernés
En termes de localisation géographique, dans l'hexagone, les départements du nord de la France ou entourant l’Ile-de-France sont les plus touchés par les difficultés en lecture. Pour exemples, la part des jeunes en difficulté de lecture s’élève ainsi à 16,8 % dans l’Aisne, 15,1 % dans la Nièvre, 14,4 % dans l’Yonne et 13,4 % dans la Somme et l’Aube. En Ile-de-France, la part des jeunes en difficulté varie de 6,4 % dans les Hauts-de-Seine à 16,9 % en Seine-Saint-Denis.
La part des jeunes en difficulté de lecture est nettement plus élevée dans les territoires ultramarins : 28 % à La Réunion, 31,1 % en Guadeloupe, 31,8 % en Martinique, 49,2 % en Guyane et 52,8 % à Mayotte. « Les DROM, en particulier la Guyane, Mayotte et La Réunion, se caractérisent par une part importante de jeunes sortis du système éducatif et, parmi eux, de jeunes en difficulté », indique le ministère de l’Education nationale.