Hausse en 2022 des violences intrafamiliales et des violences sexuelles

Le ministère de l’Intérieur vient de dévoiler les chiffres de la délinquance et de la criminalité pour 2022. La quasi-totalité des crimes et délits ont augmenté en 2022, notamment les violences intrafamiliales (+17 %) et sexuelles (+11 %).

Selon le bilan du service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) publié le 31 janvier 2023*,  le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées est en très nette hausse (+11 % en 2022, après +33 % en 2021). Le nombre de victimes de violences intrafamiliales enregistrées est plus élevé pour 96 départements (les hausses les plus fortes concernent le Territoire de Belfort, le Tarn-et-Garonne et l’Ain), les cinq départements restants ne présentent quant à eux pas d’évolution significative entre 2021 et 2022.

Pour le ministère de l'Intérieur, la hausse des violences intrafamiliales s'explique aussi par le « contexte de libération de la parole, de meilleure prise en charge des victimes et d'amélioration des politiques publiques ». « Il en est de même des violences sexuelles qui affichent une hausse de 11 % en 2022 après une hausse bien plus forte en 2021 (+33 %) », ajoute-t-il.

S’agissant des victimes enregistrées de violences sexuelles, la hausse est également « quasi généralisée ». Le nombre de victimes de violences sexuelles enregistrées se situe sur une tendance à la hausse sur la décennie, avec une accélération depuis 2017. Cette hausse est toutefois plus forte « dans les régions affichant des taux par habitants plus faibles » (Ile-de-France, Grand Est, Occitanie, Paca, Bretagne), exception faite de La Réunion, où elle est également importante (le taux étant légèrement supérieur dans les Drom).

Violences sexuelles : une évolution du comportement de dépôt de plainte des victimes mineures

Selon la place Beauvau, les victimes portent à la connaissance de la police et de la gendarmerie davantage de faits de violences sexuelles, « mêmes s’ils ont eu lieu longtemps auparavant » : alors qu’en 2018 la moitié des victimes avait déposé plainte pour des faits datant de plus de 3 mois, en 2022, la moitié des victimes a déposé plainte pour des faits datant de plus de 6 mois. De plus, la proportion des violences sexuelles commises plus de 5 ans avant leur enregistrement augmente nettement ces dernières années, passant de 13 % en 2018 à 16 % en 2020 et 19 % en 2022. « Cette part de faits anciens augmente notamment pour les mineurs : 19 % en 2018, 23 % en 2020 et 26 % en 2022 », précise l’enquête.

*Le bilan annuel du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) est établi à partir de deux types de données : les faits enregistrés par les policiers et gendarmes (plaintes, signalements, etc.) et les enquêtes de victimation, qui permettent d’enrichir les faits comptabilisés par les forces de l’ordre, étant donné que les victimes ne déposent pas toujours plainte.