Harcèlement scolaire : coup d'envoi de la campagne de sensibilisation : "Et si l'autre c'était toi ?"
Ce jeudi 10 novembre est la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école. Pour combattre ce fléau, le gouvernement lance une nouvelle campagne de sensibilisation, sous l'angle : "Et si l'autre c'était toi ?".
Selon l'Éducation Nationale, « le harcèlement se définit comme une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique », visant à affaiblir la personne qui en souffre. En France, près d'1 élève sur 10 est harcelé au cours de sa scolarité, sous des formes et à des degrés divers, ce qui représente sur 12 millions d'élèves plus d'un million d'enfants.
D'après les enquêtes de l'Éducation nationale, en CM1-CM2, 2,6 % d’élèves subissent une forte multivictimation qui peut être apparentée à du harcèlement ; au collège, 5,6 % d’élèves en sont victimes et 1,3 % au lycée.
Depuis la rentrée de septembre, le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse a déployé le programme de formation et de mobilisation pHARe (Prévenir le harcèlement et agir avec respect). Expérimenté de 2019 à 2021 dans six académies, le programme sera généralisé à toutes les écoles élémentaires et tous les collèges publics en 2022. Il poursuit trois objectifs principaux :
- doter toutes les écoles et collèges d'un plan de prévention structuré et efficient ;
- sécuriser les équipes pédagogiques ;
- permettre la création d'une communauté protectrice formée et pleinement engagée contre le harcèlement.
De plus, 380 référents 'harcèlement" sont répartis sur tout le territoire pour sensibiliser, accompagner et former. Ils sont mobilisables sur la résolution des situations qui sont signalées au ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, « soit par les élèves et leur famille, soit par les établissements ».
Pour rappel, depuis la loi du 2 mars 2022 , le harcèlement scolaire est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsqu'il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'a entraîné aucune incapacité de travail. Les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 € d'amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours. Les peines sont portées à dix ans d'emprisonnement et à 150 000 € d'amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.
Un sondage réalisé par l'association e-Enfance qui répond au 3018, numéro national pour les victimes de violences numériques révèle que la majorité des 18-25 ans ont déjà été victimes de harcèlement sur Internet ou les réseaux sociaux. La majorité des victimes ont été confrontées au cyberharcèlement pour la première fois avant 21 ans.
Le sondage met en évidence que le harcèlement a parfois des conséquences «lourdes» sur la santé physique et mentale des victimes : 69 % d’entre elles déclarent avoir subi des insomnies, des troubles de l’appétit ou ressenti du désespoir et 49 % disent avoir pensé au suicide.