Plus de 50 jours après la démission de Gabriel Attal, et après une série de consultations avec les principales forces politiques du pays, le président de la République Emmanuel Macron a nommé, ce jeudi 5 septembre, Michel Barnier, ex-commissaire européen Les Républicains (LR), à Matignon.
Il a pour mission de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays », selon le communiqué de l'Élysée.
« Cette nomination intervient après un cycle inédit de consultations au cours duquel, conformément à son devoir constitutionnel, le président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement », ajoute la présidence.
Michel Barnier a siégé dans plusieurs gouvernements de droite en France dans les années 1990 et 2000, avec des portefeuilles variés (Affaires européennes, Environnement, Agriculture, Affaires étrangères, etc.). Il a été commissaire européen à deux reprises, chargé des Politiques Régionales et du cadre financier (1999-2004), puis responsable du Marché Intérieur et des Services (2009-2014).
A 73 ans, Michel Barnier devient le plus vieux Premier ministre de la Ve République. Il succède à Matignon à Gabriel Attal, 35 ans, qui était, lui, le plus jeune. « Il va devoir tenter de former un gouvernement susceptible de survivre à une censure parlementaire, pour mettre fin à la plus grave crise politique de la Ve République », rappelle l'AFP.
En fin d'après-midi, le nouveau Premier ministre s'est rendu à Matignon pour effectuer la passation de pouvoir avec son prédécesseur, Gabriel Attal.
Les différents leaders des partis du Nouveau Front populaire ont dénoncé la nomination de Michel Barnier au rôle de Premier ministre. « L’élection a été volée aux Français », a dénoncé le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon. Le patron du Parti socialiste Olivier Faure décrit de son côté sur X un « déni démocratique porté à son apogée : un Premier ministre issu du parti qui est arrivé en 4e position et qui n’a même pas participé au front républicain ».