Gouvernement Barnier : quid du handicap ?

Les associations regrettent que le handicap ne soit pas explicitement mentionné dans le titre du ministère en charge des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes.

Le secteur du handicap est alarmé. La composition du gouvernement Barnier, annoncée le 21 septembre, a mis en lumière l'absence d'un ministère ou d'un secrétariat d'État spécifiquement dédiés aux personnes handicapées.

« Non, vous ne rêvez pas. Il n'y a ni ministre, ni ministre délégué, ni même secrétaire d'État en charge du handicap » au sein du gouvernement Barnier, déplore sur le réseau X Florian Deygas, ancien vice-président du Conseil national consultatif des personnes handicapées. « Être en situation de handicap est déjà un combat quotidien, et maintenant l'État choisit de nous invisibiliser », s’indigne-t-il.

« On nous parlait d’un héritage des Jeux paralympiques, il aura vite été enterré », ajoute, sur le même réseau, le Collectif handicaps, qui regroupe 54 associations. « Ainsi, 12 millions de personnes ne méritent pas un ministère », fustige-t-il.

Si le handicap n’apparaît dans aucun intitulé de ministère, c’est Paul Christophe, nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes qui a cette politique en charge. L'ancienne secrétaire d'État chargée des personnes en situation de handicap de 2017 à 2022, Sophie Cluzel interpelle le nouveau ministre : « Je compte sur Paul Christophe pour que l’absence d’un ministère dédié ne soit pas le signe d’un désintérêt à l’issue de Jeux paralympiques si réussis ».

« Comment imaginer que Paul Christophe, sans secrétaire d’État dédié, pourra suivre tous les dossiers de ce ministère titanesque ? »

Paul Christophe a publié, dans la soirée du 21 septembre, un message se voulant rassurant à l'attention du « monde du handicap »« J’ai toujours eu à cœur de défendre les droits fondamentaux des personnes handicapées et une société plus inclusive. Ce n’est pas demain que cela va changer. Je m’y engage comme désormais ministre », assure-t-il sur X.

Les doutes subsistent chez les acteurs du handicap devant un ministère tentaculaire. « Comment imaginer que Paul Christophe, sans secrétaire d’État dédié, pourra suivre tous les dossiers de ce ministère titanesque ? », interroge le Collectif Handicaps sur X.

« Vous ne pourrez pas, et vous le savez, porter seul cette responsabilité au sein de votre portefeuille déjà bien chargé. Le sujet est bien trop important, les dossiers sont nombreux, et des millions de personnes handicapées doivent être pleinement représentées. Vous avez besoin, au minimum, d'un secrétaire d'État dédié, et non d’une simple équipe de fonctionnaires qui vous conseillera sans avoir l’autorité nécessaire sur ces décisions cruciales. Ce recul est incompréhensible et inacceptable, surtout en période post-paralympique », répond avec inquiétude Florian Deygas, au nouveau ministre.


Député (Horizons) du Nord et président de la commission des Affaires sociales depuis juillet 2024, Paul Christophe, 53 ans, a été nommé, le 21 septembre, ministre des Solidarités, de l'Autonomie et de l'Égalité entre les femmes et les hommes du gouvernement Barnier. À l'instar de Catherine Vautrin en charge du Travail, de la Santé et les Solidarités dans le gouvernement Attal, il hérite d'un portefeuille ministériel XXL.

Paul Christophe est à l’origine de plusieurs propositions de lois dont l’une sur l’accompagnement de parents d’enfants malades et handicapés. Il a été également rapporteur d’un texte visant à favoriser le repérage et l’accompagnement des troubles du neuro-développement (TND), dont l’autisme.

Sur les réseaux sociaux, le nouveau ministre est déjà critiqué pour s'être opposé, durant sa mandature parlementaire, à la réforme de la déconjugalisation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH).