Deux tiers des buralistes vendent du tabac aux mineurs en France
Une étude du Comité national contre le tabagisme (CNCT) révèle que 64% des buralistes ont accepté de vendre des cigarettes aux mineurs. Une pratique pourtant interdite depuis 20 ans.
« En 2003, une interdiction de vente de produits du tabac aux moins de 16 ans était adoptée, élargie en 2009 à tous les mineurs. Ses modalités d'application ont encore été renforcées en 2016 afin de faciliter le contrôle de tout client par les débitants de tabac », rappelle le compte rendu de l'enquête du Comité national contre le tabagisme (CNCT) menée auprès de 403 bureaux de tabac en France et publiée le 10 mars. Pourtant, en 2021, 64% des buralistes ont continué de vendre du tabac à des mineurs de 17 ans, contre 65,1% lors de la précédente enquête menée en 2019. Le niveau d'infraction est encore plus prégnant dans les villes de plus de 15 000 habitants, où 77% des buralistes acceptent de vendre du tabac à des mineurs. L'enquête met également en évidence que seuls 42% des débitants (contre 49% en 2019) respectent l'obligation d'afficher un message rappelant l'interdiction de la vente aux mineurs ou procèdent au contrôle systématique de l’âge du client.
Renforcer les contrôles et les sanctions
L'association rappelle que chaque année en France, « plus de 200 000 jeunes tombent dans le piège de cette drogue au potentiel addictif majeur ». L'âge d'entrée dans le tabagisme intervient vers 14 ans, et un quart des jeunes de 17 ans sont fumeurs quotidiens. De plus, lorsque trois adolescents testent le tabac, deux deviendront des consommateurs une partie de leur vie. Face à cet enjeu de santé publique, le CNCT plaide pour une « politique de contrôles réguliers » des buralistes et appelle notamment les agents de la police municipale à mener à bien cette mission qui leur est dévolue depuis 2016. En outre, le CNCT souhaite un renforcement des sanctions dissuasives telles que des condamnations judiciaires plus lourdes et des sanctions administratives et disciplinaires de la part des autorités de tutelle que sont les Douanes. Enfin, le CNCT appelle à suspendre toute aide publique en cas de constat d’huissier matérialisant le non-respect par un buraliste de ses obligations légales.