Un collectif de familles et proches de djihadistes français a appelé, le 27 avril, Emmanuel Macron à rapatrier, lors de son second mandat, les enfants "prisonniers en Syrie". Au total, on recense 200 mineurs français dans le nord-est du pays.
Lors du débat télévisé entre les deux tours de l'élection présidentielle, le président-candidat avait affirmé que « la protection de l'enfance serait au cœur des cinq années qui viennent ». S'appuyant sur cet engagement, le Collectif des familles unies - association regroupant des parents d'une grande partie des quelque 80 femmes de jihadistes et 200 enfants français retenus dans des camps dans le Nord-Est syrien - a appelé (à nouveau) le président de la République, nouvellement réélu le 24 avril, à rapatrier sur le sol nationale les enfants de djihadistes français encore détenus sur le sol syrien.
"Privés d'enfance dans des prisons à ciel ouvert"
« Il est grand temps de changer de direction, et de donner à ces enfants, qui sont aussi des victimes de Daech, leur chance », indique le collectif dans un communiqué. « Il est grand temps de leur accorder la protection que méritent tous les enfants », « de se conformer à nos engagements internationaux, et de respecter notamment la Convention internationale des droits de l'enfant, dont la France est signataire », poursuit-il. Ces enfants sont des « victimes, reconnues comme telles par les Nations Unies, l'UNICEF ou la Croix-Rouge » et ils vivent « sans protection, sans soins appropriés, sans accès à l'éducation, sans espoir » dans des camps de déplacés sous contrôle kurde en Syrie. Ils sont « privés d'enfance dans des prisons à ciel ouvert », insistent les familles.
Depuis 2016, 126 enfants français sont revenus de Syrie ou d'Irak, la plupart en bas âge. Contrairement à ses voisins européens, dont l'Allemagne qui a rapatrié une grande partie des enfants, la France maintient une politique décriée de retours « au cas par cas ». Au total, 200 mineurs français vivraient encore dans le Nord-Est du pays.