Darmanin et Dupond-Moretti satisfaits de "la synergie police-justice" sur les mineurs isolés, le président du département de la Gironde critique sur "l'amalgame" entre MNA et délinquants

Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont visité, le 22 mai, la cellule spéciale "MNA" à Bordeaux. Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde dénonce "l'amalgame entretenu" entre mineurs délinquants et mineurs non accompagnés.

Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur et Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ont effectué leur premier déplacement en commun du nouveau quinquennat, le 22 mai, pour rencontrer la cellule dite "MNA" à Bordeaux, mise en place en 2019 et dont le rôle est de lutter contre la délinquance des mineurs étrangers. Les deux ministres nouvellement reconduits ont loué « la synergie police-justice » dans la gestion des mineurs non accompagnés.  « On a longtemps pensé que la question des mineurs non accompagnés et de la délinquance qu'ils génèrent parfois était une sorte de fatalité mais la police et la justice main dans la main démontrent le contraire », a indiqué Eric Dupond-Moretti.

« Grâce à deux textes essentiels, le Code de justice des mineurs [septembre 2021] et la loi dite Repsi (Responsabilité pénale et sécurité intérieure, janvier 2022), dont policiers et magistrats se sont emparés ensemble, les résultats sont plus qu’impressionnants : 700 MNA interpellés, dont beaucoup d'entre eux en réalité sont majeurs. Cette synergie mise en place permet désormais d'identifier les majeurs et les mineurs. les majeurs sont immédiatement, très rapidement. Nous avons un recul important de la délinquance avec une baisse des déferrements (de ces personnes) de l'ordre 58 % », a-t-il poursuivi. Le ministre de la Justice a indiqué que des circulaire sont prêtes pour étendre le modèle de la cellule bordelaise « à toutes les villes de France qui connaissent la délinquance des mineurs non accompagnés ». « Là où auparavant, 200 MNA refusaient la prise d’empreintes (digitales), ce qui empêchait de les identifier et donc de les condamner, on est passé à 50 car nous avons rendu cette prise obligatoire et aujourd’hui la justice condamne fortement ceux qui la refusent », a ajouté Gérald Darmanin

"Ceux qui sont pris en charge ont la chance de pouvoir s’en sortir. Difficile de capter les autres"

Présent lors de cette visite, Jean-Luc Gleyze, président socialiste du Département de la Gironde, a dénoncé, dans un communiqué de presse publié le 23 mai,  « l’amalgame  entretenu » à l’encontre des mineurs non accompagnés, appelés "MNA délinquants", jetant ainsi « l’opprobre sur l’immense majorité bien insérée ».