Vers une sortie de crise ? Après une nouvelle journée de mobilisation le 3 octobre, l’intersyndicale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a été reçue par le directeur de cabinet de Didier Migaud, le garde des Sceaux.

« Le ministère s’engage à renforcer le dialogue social, avec des échanges plus transparents », saluent le SNPES-PJJ/FSU, la CGT PJJ-Justice, Interco PJJ-CFDT et l'Unsa SPJJ réunis en intersyndicale depuis le 31 juillet dans un communiqué. Les organisations attribuent le renouveau du dialogue social à la mobilisation des agents, notamment lors de la journée d'action du 3 octobre. « La pression exercée a contraint le gouvernement à réagir », se félicitent-elles.

Le chef de cabinet de Didier Migaud a fait la promesse d'agir dès la réception du rapport de l'Inspection générale de la Justice (IGJ), dont la remise était initialement prévue pour le 30 septembre. Pour rappel, les quatre syndicats réclament « un bilan détaillé et fiabilisé » de la situation de la PJJ. L'IGJ avait été chargée mi-août par l'ancien ministre de la Justice d'une mission d'évaluation sur la gestion des ressources humaines et financières à la PJJ en 2024. Les conclusions du rapport devraient déboucher sur « la mise en place d’un plan d’action qui sera soumis aux organisations syndicales ».

« Si les engagements du cabinet à faire de la PJJ une priorité comptent, ils n’ont de valeur que s’ils sont suivis d’effets »

Le cabinet ministériel envisage également « une accélération » des recrutements de contractuels programmés par la Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) à compter du 15 octobre. L'administration avait communiqué sur le renouvellement des 239 contrats initialement non reconduits. « Si des recrutements sont en cours, la situation de nombreux territoires reste inquiétante  », indiquent les organisations syndicales.

L'intersyndicale rappelle leurs revendications parmi lesquelles « un plan de titularisation et de recrutement sur l’intégralité des postes vacants » ainsi que « l'abaissement immédiat des normes de prises en charge ». Sur ces points, Charles Touboul Moracchini, directeur de cabinet de Didier Migaud s'est dit ouvert à « engager des réflexions », mais rappelle « qu’il faut attendre d’avoir une lisibilité sur les marges budgétaires ». Pour rappel, le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 sera présenté en Conseil des ministres le 10 octobre.

« Si les engagements du cabinet à faire de la PJJ une priorité comptent, ils n’ont de valeur que s’ils sont suivis d’effets », prévient l’intersyndicale qui ajoute qu'elle restera « vigilante sur les suites effectives ».


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