La commission médico-sociale de la CNAPE a rédigé une note sur les difficultés rencontrées par les jeunes en situation de handicap au moment du passage à l’âge adulte. La fédération de la protection de l'enfant formule 17 recommandations, à destination des pouvoirs publics et des acteurs des milieux spécialisés et ordinaire.
Période décisive, le passage à l’âge adulte des jeunes en situation de handicap est propice aux ruptures d’accompagnement. « Un accompagnement durable et adapté doit être déployé. Impulsé par le secteur spécialisé, il doit être anticipé avec l’ensemble de l’écosystème du jeune et les dispositifs de droit commun doivent y prendre toute leur part. Il doit se fonder sur les capacités, aspirations et besoins du jeune », souligne la la CNAPE dans une note dédiée à cette période de la vie.
Si le passage à l’âge adulte est crucial pour de nombreux jeunes en situation de handicap, ceux doublement vulnérables, c’est-à-dire handicapés et protégés, rencontrent de plus fortes difficultés. « Ils subissent l’arrêt, quasiment simultané, de deux accompagnements dont ils bénéficiaient parfois depuis le plus jeune âge : celui de la protection de l’enfance et celui du médico-social enfant », rappelle la fédération.
La CNAPE formule 17 recommandations, à destination des pouvoirs publics et des acteurs des milieux spécialisés et ordinaire.
Les recommandations de la CNAPE
1. Favoriser, dès la prime enfance, l’inclusion de chaque enfant handicapé dans tous les temps et lieux dédiés à l’enfance.
2. Anticiper, à l’approche de la majorité, l’ensemble des étapes et changements qu’implique le passage à l’âge adulte.
3. Développer, dès le début de l’accompagnement, une coopération entre l’ensemble des acteurs agissant auprès de l’enfant. Elle permettra de poser les fondements d’un projet de vie répondant à ses aspirations.
4. Déployer sur l’ensemble du territoire national des structures hybrides, alliant le soin et l’éducatif, afin d’accompagner les jeunes adultes en situation de rupture.
5. Construire le projet scolaire et professionnel par les aspirations du jeune.
6. Poursuivre l’adaptation de la société en faveur des jeunes handicapés en aménageant les lieux et dispositifs dédiés à la jeunesse et en permettant aux acteurs du handicap d’y intervenir.
7. Repositionner l’action du secteur médico-social à l’extérieur de l’établissement afin d’accompagner le jeune sur l’ensemble des lieux où il évolue.
8. Se saisir des leviers existants afin de favoriser la participation des professionnels du handicap au dispositif de droit commun.
9. Permettre aux établissements médico-sociaux de compléter leurs unités de vie par un parc de logements en diffus afin de préparer la vie en autonomie.
10. Encadrer un « droit au retour » qui doit se concrétiser par le développement de « services de suite » au sein des structures médico-sociales dédiées à l’enfance. Il doit permettre aux jeunes, après leur sortie, de bénéficier d’un soutien et d’une orientation vers les acteurs pouvant prendre le relais.
11. Sensibiliser et former les professionnels de l’"aller vers" et de la jeunesse au handicap.
12. Identifier des référents handicap dans les dispositifs dédiés à la formation et à l’insertion des jeunes.
13. Ériger l’autodétermination du jeune en objectif premier de l’intervention.
14. Ouvrir un espace de parole en faveur de chaque jeune quant à son accompagnement et son projet.
15. Permettre aux jeunes d’expérimenter de nombreuses activités afin de découvrir ses appétences et capacités.
16. Faire du droit à l’essai un principe de l’intervention auprès des jeunes en situation de handicap.
17. Développer la pair-aidance et le mentorat en faveur des jeunes en situation de handicap